Rennes (35000)

Informations Pratiques

Galerie Art & Essai

Exposition

30.03.18 → 30.04.18
Sammy Baloji, Arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse 

Sammy Baloji, ‘Sociétés Secrètes’, Personnes et les autres, Pavillon Belge, Biennale de Venise, Venise, Italie, 2015. Courtesy de l’artiste et Imane Farès

Sammy Baloji, Sociétés Secrètes, Pavillon Belge, Biennale de Venise, Venise, Italie, 2015. Courtesy de l’artiste et Imane Farès

Du 30 mars au 30 avril 2018, la promotion du master 2 Métiers et arts de l’exposition de l’université Rennes 2 présente à la Galerie Art & Essai une exposition consacrée à l’artiste contemporain Sammy Baloji.

 

Né en 1978 à Lubumbashi en République démocratique du Congo, Sammy Baloji vit et travaille entre sa ville d’origine et Bruxelles. Sa pratique se déploie dans des installations qui confrontent des documents d’archives, des vidéos, des photographies et des objets manufacturés. Via ce procédé de collage, il interroge l’histoire de son pays d’origine et l’inscrit dans le champ des interactions globalisées.

 

L’exposition commence par la traversée d’une carte du Katanga dont les légendes ont été effacées. Cette œuvre inédite devient, au même titre que la photographie d’un paysage, un espace de projections multiples. Les œuvres ne font plus écho à des lieux identifiés dans les régions minières du Congo, mais à des territoires défigurés. Evoquant l’industrie du cuivre au Katanga, des douilles d’obus ouvragées par les poilus dans les tranchées sont au centre de l’espace. Reprenant une pratique populaire, l’artiste les transforme en pots pour des plantes congolaises acclimatées aux intérieurs européens. Suivant un processus analogique, ces objets hybrides suggèrent un impact sur les paysages qui renvoie à la fois aux marques de l’extraction minière au Katanga et aux champs de bataille ravagés de la Première guerre mondiale. De la même manière, des plaques de cuivres, martelées de motifs de scarifications, enregistrent la violence du geste sur la matière comme sur la peau. Or ces blessures visibles induisent une cicatrisation – la peau se répare, l’eau recouvre les mines et les plantes poussent. Elles témoignent ainsi d’une volonté de dépasser une situation économique, sociale, politique et écologique désastreuse causée par les différentes formes d’exploitation qui persistent encore aujourd’hui.

 

 

Plusieurs événements rythmeront l’exposition. Une rencontre avec l’association mósso, qui propose des résidences d’artistes entre l’Afrique et la Belgique, se tiendra au FRAC Bretagne. Une projection cinématographique sera organisée au Tambour en partenariat avec le Festival de Douarnenez, dont le thème de l’année 2018 est Congo(s). Enfin, une médiation contée permettra de découvrir ou redécouvrir l’exposition en famille.

 

The Tower, film de Sammy Baloji et de l’anthropologue Filip de Boeck, sera le point de départ d’une journée d’études. Après sa projection, plusieurs intervenants seront invités à questionner les enjeux qu’il soulève selon différentes perspectives (cinéma, philosophie, architecture, histoire de l’art, économie), avec, pour points de convergence, des problématiques relevant de l’urbanisme et de l’émancipation dans le champ postcolonial.

Un ouvrage consacré à la pratique artistique de Sammy Baloji prolongera l’exposition. Cette édition sera constituée de textes originaux de spécialistes issus de différentes disciplines.

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

  • Contact : m2exporennes@gmail.com / 02 99 14 15 72
  • Site : maerennes2.wordpress.com
  • Vernissage le 29.03.18 à 18h