Bazouges-la-Pérouse (35560)

Informations Pratiques

Superflux, voir l’art se faire

Exposition

28.06.20 → 30.08.20
Belle saison

Georges Peignard, Werner Pfarr, Jean-Philippe Lemée

Galerie Laizé

Georges Peignard

Lande délaissée

 

Exposée sur une cimaise à l’entrée de l’espace du rez-de-chaussée de la galerie Laizé, une peinture représente une vieille pendule et indique 20h59. Cet horaire qui annonce le soir, ouvre les portes de la galerie aux visiteurs et les invite à se rendre dans l’univers suspendu de Georges Peignard. Artiste au parcours atypique, il pratique et aborde plusieurs techniques et disciplines artistiques. Enseignant à l’école des beaux-arts de Lorient, sculpteur et peintre, scénographe, marionettiste et auteur d’histoires, il navigue en toute quiétude dans ces champs divers de la création contemporaine. Tout en gardant une vision poétique des choses, son travail référencé et engagé questionne le monde politique, social et économique sous la forme d’expositions, de spectacles et de livres.

L’exposition Lande délaissée présentée à Bazouges-la-Pérouse reprend une forme caractéristique et essentielle du travail de l’artiste : le récit. De l’horloge d’antan, en passant par le pneu, les sculptures de hangars et les petits formats de paysages et d’intérieurs peints exposés au premier étage, le visiteur est invité à se perdre dans ce méandre d’images stéréotypes glanées au fil des déambulatons de l’artiste sur le territoire et ailleurs. Cette iconographie commune à tous nous renvoie à nos propres souvenirs et agite nos images mentales enfouies dans nos mémoires.

 

 

Galeries Rapinel et Thébault

Werner Pfarr

De vibrante main

 

Werner Pfarr est diplômé de l’École nationale supérieure d’art la Villa Arson. Son travail de dessin renvoit à deux modes de création chers aux impressionnistes : travailler sur le motif et saisir l’instant. Cette volonté de capturer et figer des variations de lumière et de mouvements furtifs observés dans le paysage confère à ses oeuvres une facture qui louvoie entre légèreté et expressivité, duveté et frénésie. Les traits soutenus et foncés côtoient les lignes souples et délicates. De cette conjonction naissent des instants photographiques de paysages où le temps semble paradoxalement mobile. Les jeux d’oppositions entre les pleins et les vides engendrés par les noirs et les blancs et l’oblicité et la verticalité des arbres, créés une frontalité et l’illusion d’une profondeur de champ semblables aux estampes japonaises.

Dans les séries Landscapes ou Ombres des fleurs l’artiste instaure un dialogue entre lui et la nature. A travers son papier et son crayon, il communique avec elle comme pour mieux la pénétrer et s’y fondre. Cette capacité par le trait à saisir ces instants de nature où la réalité côtoie parfois l’abstraction, apporte aux dessins une matérialité, une sensation factuelle du paysage.

Dans le cadre de cette exposition, l’artiste présente des oeuvres réalisées à partir de photographies et non sur le motif. Ce changement de méthode de travail est lié à deux facteurs importants. Lors de son premier séjour à Bazouges-la-Pérouse en novembre dernier, la pluie et le vent l’ont contraint à substituer son papier et son crayon pour un appareil photographique qui a capté les paysages de la région. Puis, le confinement imposé en mars, a empêché l’artiste à poursuivre son travail de dessin sur le territoire et l’a définitivement astreint a dessiner à partir de ces traces photographiques. Ces deux contraintes ont bouleversé sa manière d’appréhender le dessin et l’ont poussé à aborder le paysage d’une toute autre manière.

 

 

À ciel ouvert

Jean-Philippe Lemée

Hall de la mairie de Bazouges-la-Pérouse, Guerre et paix

Château de la Ballue, I love châteaux

 

Invité par le centre d’art en 2009 dans le cadre du festival Métissages Turquie, Jean-Philippe Lemée a impliqué des habitants de la commune a participer à la réalisation de l’exposition Les turqueries de Bazouges. Reprenant sa recette qu’il applique depuis les années 90, il a proposé aux bazougeais de dessiner avec rapidité des oeuvres de l’histoire de l’art qui était à cette occasion en lien avec ce pays. Il a numérisé et uniformisé par le trait et la couleur l’ensemble de ces dessins qu’un peintre en lettres a ensuite reporté sur toiles.

Pour Guerre et paix et la série I love château, l’artiste a repris ce protocole et a créé ces oeuvres à partir de dessins d’anonymes réalisés à partir de peintures de Henri Matisse et de Henri Rousseau et de différentes images de châteaux prestigieux. La différence est qu’elles ne sont plus réalisées sur toile mais directement imprimées sur PVC blanc. Comme à son habitude, Jean-Philippe Lemée questionne avec une pointe d’ironie l’acte artistique et remet en question l’image de l’artiste romantique et démiurge. Il le place comme metteur en scène où l’anonyme et l’amateur tiennent la place d’acteurs et de générateurs d’oeuvres. Ainsi, les peintures numériques qui en découlent sont décomplexées et s’accomodent aisément d’un mélange de style où l’esprit enfantin associé à une facture de copiste amateur forment des ensembles colorés et joyeux.