Exposition
« C’est près de l’eau que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l’intermédiaire d’un rêveur. » Gaston Bachelard, “L’eau et les rêves – essai sur l’imagination de la matière”, 1942
Anthony McCall, figure majeure du cinéma expérimental des années 70, est avant tout connu pour ses « solid lights » sculptant dans l’espace des volumes mouvants et changeant au grès des mouvements des visiteurs. “Line describing a Cone” est l’œuvre la plus emblématique des ses recherches. Oscillant entre sculpture, dessin et vidéo, son travail offre au spectateur une expérience tant physique que visuelle.
En dialogue avec cette installation immersive sont présentées deux vidéos extraites de la série “D’après Caspar David Freidrich” de Sarkis approchant elles aussi, le moment éphémère du processus de création à travers la peinture et l’image en mouvement.
Exposition produite en partenariat avec le Frac Bretagne.
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Anthony McCall
“Né en Angleterre en 1946, Anthony McCall a développé à partir du début des années 1970 un travail au croisement de l’art minimal, de l’art conceptuel, de la performance et du cinéma, aujourd’hui considéré comme central dans le développement de l’art de ces trente dernières années.
C’est d’abord à partir de recherches sur le paysage et d’interventions in situ que l’artiste développe un travail de performances, rapidement modifié par son intérêt pour le cinéma. Le film, d’abord utilisé par l’artiste pour enregistrer ses actions et installations éphémères, devient l’objet même de ses recherches. En 1973, année de son départ pour New York, Anthony McCall réalise avec Line describing a cone (ligne décrivant un cône) son premier “solid light film” (film de lumière solide). Se concentrant sur les composants premiers du cinéma (la lumière, la durée), son film en propose un renversement complet : le film n’est plus sur l’écran mais dans l’espace. Projeté dans un espace enfumé, il se construit entre le projecteur et l’écran, dans l’espace même du spectateur. Là où le cinéma traite traditionnellement d’un espace-temps déplacé (un autre lieu, un temps révolu), les films d’Anthony McCall sont, à la manière des sculptures de l’art minimal, “ici et maintenant” (…).
C’est à partir de cette révolution, que l’artiste produira pendant une dizaine d’années une série d’œuvres pour projecteurs uniques ou multiples, véritables environnements lumineux où la rigueur conceptuelle n’a pour équivalent que le sentiment d’émerveillement provoqué par l’expérience de ces œuvres.
Au début des années 2000, Anthony McCall a trouvé dans l’outil numérique la possibilité de poursuivre son travail dans des dimensions jusque-là inusitées, tout en conservant les fondements de celui-ci. Ainsi, à partir de 2005, émerge une nouvelle série d’œuvres verticales et monumentales rompant définitivement avec la position horizontale du cinéma, pour nouer de nouveaux liens avec la sculpture mais également repenser les frontières du cinéma élargi des années 1960 et 1970.” Extrait du texte de l’exposition “Anthony McCall – Solid light works”, Olivier Michelon, extrait du texte de l’exposition “La lumière comme matériau : Anthony McCall”, Les Abattoirs, Toulouse, 2013
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Sarkis
Né à Istanbul dans une famille arménienne, Sarkis fait des études d’architecture et décide de devenir peintre dans les années cinquante. Depuis le début des années quatre-vingt, la transmission et la pédagogie sont au coeur des préoccupations de l’artiste, qui accorde une place importante à la mémoire, qu’elle soit personnelle ou collective. Il réalise au milieu des années quatre-vingt, des performances filmées. C’est à cette période, lors de son séjour à l’atelier Calder, que l’aquarelle apparaît en regard de ses vidéos. « Sans doute une affinité profonde relie-t-elle aux yeux de Sarkis cette matière fluide, intensément lumineuse, susceptible de diffusion, à celle du film.
“D’après Caspar David Friedrich” est une série constituée de huit vidéos dans lesquelles l’artiste réalise des aquarelles dans l’eau d’après les tableaux du peintre romantique allemand. La caméra cadre le livre où sont reproduites les œuvres ainsi que le mouvement du pinceau diluant la couleur dans un bol. L’œuvre questionne ainsi la temporalité et le moment éphémère du processus de création à travers la peinture et l’image en mouvement.
*Caspar David Friedrich (1777-1840) est un peintre romantique allemand.
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