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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2023
Germain Marguillard, À l’infini, pas du tout
- Exposition
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- 16.06.23 → 16.09.23 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
Le programme « Les Chantiers-résidence », porté par Passerelle et Document d’artistes Bretagne, promeut la création plastique en train de se faire sur le territoire breton. Germain Marguillard bénéficie cette année de ce dispositif d’émergence qui comprend une résidence, un accompagnement critique et technique ainsi qu’une exposition-restitution. À l’issue de ces trois mois passés au centre d’art, il propose l’exposition « À l’infini, pas du tout » où il explore les liens entre sciences, occultisme et symbolique des formes.
À première vue, il semble difficile de relier l’esthétique de Marguillard à une époque précise. Celui-ci emprunte des codes de représentation et des manières de voir le monde qui sont, a priori, en contradiction et hors du temps. Le fil rouge de ses recherches est l’ésotérisme ; il se passionne pour des croyances, des pratiques ou des phénomènes qui ne peuvent pas être expliqués ou mesurés par la méthode scientifique tels que l’astrologie, la divination, la magie, ou encore la parapsychologie. D’un autre côté, il suit avec attention les évolutions technologiques des sciences dites dures, dont la chimie, l’astronomie et la physique, tout en ayant aucune ambition scientifique. Marguillard vient confronter ces mondes qui s’observent en chiens de faïence mais qui partagent pourtant des interrogations communes : comment la matière change ou transmute ? Qu’est-ce que le chaos ? Et bien d’autres questions que l’on pourrait qualifier d’existentielles…
L’artiste met particulièrement en regard le microscopique et le gigantesque, depuis l’atome jusqu’à la galaxie. Le titre de l’exposition y fait allusion « À l’infini, pas du tout », tout autant qu’à une certaine poésie enfantine en jouant sur la ritournelle « Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ». Les objets, les documents et instruments scientifiques le fascinent. Il se réapproprie bon nombre de formes issues de ce vocabulaire particulier dont celle iconique de l’accélérateur à particules. Ce type d’installation permet aux scientifiques de mieux comprendre comment l’univers fonctionne – il est possible de recréer des phénomènes cosmiques en une version miniature – et d’étudier la transformation de la matière. Quand on saisit les objectifs et fonctionnements de cette machine, il apparaît alors évident qu’elle fasse partie du « bestiaire » alchimique de l’artiste.
Marguillard met en lumière une autre dualité : celle de la tradition face à la modernité. Les techniques, dont la cuisson de la céramique, qu’il emploie sont millénaires et communes à de nombreuses civilisations et peuples. Il combine des formes décoratives simples comme des feuilles, des entrelacs et des spirales qui rappellent fortement les arts islamique et médiéval. Pourtant, ces motifs sont inspirés de traités de botaniques, d’anatomie et d’autres ouvrages scientifiques. Marguillard s’attèle à les associer dans des sculptures qui s’apparentent à des outils technologiques où ils n’ont pas a priori leur place, car notre inconscient les situe à un autre endroit. En jetant ce pont entre deux univers incompatibles, il réinsère de la symbolique et de la grâce dans l’univers scientifique qui exige pourtant la seule utilité et le fonctionnel. Présentées ensemble, ses sculptures singulières rappellent paradoxalement autant un site archéologique qu’un laboratoire de technologie de pointe. L’exposition pourrait s’apparenter à un temple en ruines qui serait habitée par d’anciens mythes mais son registre résolument contemporain brouille la lecture. En cherchant à retrouver du spirituel dans le quotidien – à l’exemple aussi de ses œuvres murales mi-écran mi-vitrail –, Marguillard remet en cause nos certitudes acquises dans un monde où l’information n’a jamais été si disponible et si manipulée.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2023
Laura Henno, Grande Terre
- Exposition
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- 16.06.23 → 16.09.23 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
Pour la première fois, Passerelle participe à l’initiative « Une traversée photographique en Bretagne » qui propose tous les deux ans un parcours d’expositions de photographie dans toute la région. Cette monographie de Laura Henno intitulée « Grande Terre » fait partie d’une présentation plus large de la grande commande photographique « Radioscopie de la France » destinée aux photojournalistes et portée par la Bibliothèque nationale de France (BnF). Lauréate de cette bourse, Laura Henno a poursuivi un travail artistique, engagé, poétique et quasi sociologique qu’elle mène à Mayotte depuis 2013, date de son premier séjour aux Comores, archipel à laquelle l’île appartient. Dans son œuvre, elle témoigne des différentes formes de résistance à l’oppression ; c’est précisément à quoi elle s’attache à Mayotte en suivant les vies de bandes d’adolescents qui survivent sur le littoral de ce territoire contrasté et longtemps oublié par l’hexagone.
Pour comprendre les recherches de l’artiste, il est nécessaire de se pencher sur l’histoire de Mayotte, intrinsèquement liée aux mouvements d’autodéterminations et d’indépendances de l’après-guerre. Les Comores, alors sous protectorat français, se prononcent pour l’indépendance en 1974. Le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing refuse alors le résultat positif du référendum et conserve une des quatre îles, Mayotte, dans le giron de la République française. L’occupation devient alors illégale et condamnée par l’Organisation des Nations unies. En 1995, les visas sont rendus obligatoires pour les comoriens afin d’accéder à Mayotte. Pourtant, les populations de l’archipel allaient et venaient depuis toujours entre les différentes îles, tant pour voir de la famille que pour travailler. Cette scission géographique a créé une immigration clandestine qui n’existait pas auparavant, mais aussi sociale en exacerbant la haine des plus aisés envers les plus démunis.
Laura Henno s’est tout d’abord intéressée aux sans-papiers de la communauté comorienne vivant à la Réunion dans un complet dénuement, lors de résidences sur l’île entre 2009 et 2012. Elle voyait alors un parallèle entre l’histoire du marronage et la clandestinité imposée aux migrants. Le marronage était le nom donné à l’époque coloniale à la fuite d’un esclave hors d’une plantation vers des zones sauvages et inaccessibles. Il est devenu, par extension, un moyen de résistance contre l’esclavage. Cette première expérience la pousse à passer du temps aux Comores, puis à Mayotte, à la rencontre de ceux qui participent au système de l’immigration illégale dont des enfants passeurs.« Je fais résonner des existences et des voix plurielles qui cohabitent en marge de la société. En me concentrant sur des populations isolées, en situation migratoire ou de survie, j’explore la dimension créatrice des résistances qui s’y révèlent. Ma pratique de la photographie et du cinéma privilégie une approche immersive au sein des communautés que je suis sur plusieurs années. » révèle Laura Henno qui passe des mois entiers à suivre les mêmes groupes de jeunes. C’est lors d’un de ses voyages que, de nuit, elle perçoit des sifflements et des aboiements autour du village où elle réside. Cette atmosphère sonore très particulière l’envoûte, comme si le surnaturel surgissait de la forêt. Elle cherche alors à entrer en contact avec les jeunes hommes qui élèvent ces meutes de chiens en liberté, les entrainant notamment la nuit. Pourtant la population comorienne, très largement musulmane, bannit cet animal de la vie quotidienne. Laura Henno voit dans cette étrangeté de nombreux symboles dont celui de la réappropriation d’un moyen de domination : autrefois les chiens de chasse étaient utilisés pour traquer les marrons – les esclaves en fuite – et sont désormais aux mains de jeunes abandonnés. L’artiste choisit de restituer cette symbiose incongrue entre humains et animaux. La série de photographies qu’elle présente à Passerelle est ainsi le récit à la fois engagé et sensible de ses rencontres hors du commun.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2023
Le Prix Marcel Duchamp | Une séparation
- Exposition
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- 16.06.23 → 16.09.23 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Yto Barrada, Eric Baudelaire, Bruno Peinado, Anne-Marie Schneider, Zineb Sedira, Thu-Van Tran
Dans le cadre des 20 ans du Prix Marcel Duchamp qui couronne chaque année la carrière d’un·e artiste de la scène française et en partenariat avec l’ADIAF – Association pour la diffusion internationale de l’art français, Passerelle accueille cet été une exposition rassemblant six artistes lauréat·e·s ou nommé·e·s entre 2006 et 2019. L’exposition propose un panorama partial de l’art en France aujourd’hui par le biais d’un mot a priori simple : une séparation.
Reprenant le titre du film d’Asghar Farhadi, l’exposition envisage la séparation dans ses multiples sens et définition. En 2011, Asghar Farhadi examinait ce mot à travers plusieurs enjeux importants, notamment les différences culturelles et religieuses en Iran, la tension entre les générations et les classes sociales, ainsi que les difficultés que rencontrent les femmes dans une société patriarcale. L’exposition tend à globaliser ces thématiques et à étendre les possibles sens de la séparation. Ce mot peut se référer autant à la rupture amoureuse qu’à la distance entre deux choses, ou à la division – la différence entre les concepts, les personnes, les géographies…
Le film contemplatif MiddleSea de Zineb Sedira relate le trajet en ferry entre Alger et Marseille. Un homme observe la mer et laisse le spectateur dans l’expectative : quelle est son histoire ? Part-il ou revient-il ? La Méditerranée sépare autant qu’elle relie les continents africain et européen. La traversée devient un moment d’attente et de poésie, métaphore d’une frontière à la fois floue et infinie.
L’histoire que narre Thu-Van Tran se situe également dans un registre géopolitique et social mais dans une région toute différente. Avec Arirang Partition, l’artiste utilise une musique traditionnelle coréenne pour remémorer l’unité de la péninsule. En outre, elle représente des scènes et des motifs piochés dans le vocabulaire artisanal de la Corée et de son histoire.
Yto Barrada examine les séparations culturelles et les rapprochements possibles, dans son installation filmique Tree Identification for Beginners, entre le panafricanisme, le Black Power américain et les mouvements de désobéissances civiles inhérents à la guerre du Vietnam. Elle croise subtilement les récits des protagonistes à des images en stop-motion de jouets Montessori, une méthode d’apprentissage alternative. Ses formes abstraites animées sont en relation avec les œuvres mobiles de Bruno Peinado qui viennent scinder l’espace en de multiples dimensions.
Les séparations de Peinado sont autant de manière de repenser le statut de l’œuvre d’art traditionnelle : est-ce que la place d’une peinture se trouve uniquement sur un mur ? Ou peut-elle être habitée d’un autre souffle ? Les jeux formels déployés dans l’exposition créent de l’incertitude et reconfigurent le centre d’art.
Si la séparation peut être physique, c’est avant tout une question de sentiments chez Anne-Marie Schneider. Ses peintures nous ramènent à des considérations amoureuses, à des histoires de ruptures, de douleurs, ou au moment de l’entrée dans la vie adulte.
Éric Baudelaire, quant à lui, s’intéresse à la frontière entre le paranormal et notre monde réel, en recréant une expérience parascientifique. Où situer la place du hasard dans nos vies ? Quelles limites imposons-nous à la raison et à la force de l’esprit ? sont autant de questions soulevées par l’artiste à travers cette nouvelle installation produite pour cette exposition.
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2023
Prendre corps au monde
- Exposition
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- 17.02.23 → 20.05.23 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Mathieu Kleyebe Abonnenc, Monira Al Qadiri, Kader Attia, Judy Chicago, Torkwase Dyson, Romuald Hazoumè, Zanele Muholi, Otobong Nkanga
Questions écologiques et passé colonial sont au coeur des histoires qui traversent la dernière création intitulée Leçons de Ténèbres de la chorégraphe Betty Tchomanga, invitée à étendre son projet en tant que commissaire d’une exposition à Passerelle Centre d’art contemporain à Brest.
« Les Leçons de Ténèbres » sont originellement un genre musical liturgique du XVIIème siècle qui met en musique les Lamentations de Jérémie sur la destruction de Jérusalem dans la Bible. C’est également le titre d’un film réalisé par Werner Herzog en 1992 sur la mise à feu de 732 puits de pétrole par les forces irakiennes qui se retirent du Koweït. Le réalisateur y met en scène une vision d’apocalypse comme un long poème sur la fin de la Terre.
Les Leçons de Ténèbres de Betty Tchomanga convoquent, elles, des disparu.e.s, des ancêtres, des revenant.e.s. Ces leçons parlent des ténèbres, explorent l’obscur, nos histoires cachées et enfouies.
« J’ai pensé cette exposition comme le prolongement de mon travail chorégraphique et du travail de recherche qui y est associé. Les oeuvres et les artistes que j’ai souhaité inviter ont tou.te.s un lien avec les pensées, les imaginaires, les images qui nourrissent mes deux dernières créations Mascarades et Leçons de Ténèbres. Je me suis appuyée sur l’idée de « Prendre corps au monde » développée par le docteur en sciences politiques Malcom Ferdinand dans son livre Une écologie décoloniale, penser l’écologie depuis le monde caribéen. Dans cet essai, il propose une nouvelle façon d’aborder la question écologique en la reliant à l’histoire coloniale. La figure du navire négrier y apparaît comme une métaphore politique d’un monde marqué par des rapports de domination. Celle d’un navire-monde propose, elle, le récit d’une autre histoire du monde et de la Terre où sont possibles la rencontre et la circulation des croyances, des pensées et des imaginaires. Cette métaphore entre en résonance avec mes recherches sur le culte vaudou et le mythe de Mami Wata [divinité aquatique du culte africain vaudou]. À l’instar du navire-monde de Malcom Ferdinand, mon travail chorégraphique tout comme cette exposition s’appuient sur la circulation, la cohabitation,
la juxtaposition d’images, d’imaginaires et de croyances.Prendre corps au monde s’inscrit dans le prolongement de « l’incantation de Frantz Fanon [psychiatre et essayiste, figure majeure de l’anticolonialisme] visant à faire du corps le point de départ d’une interrogation sur le monde ». Comment les corps peuvent-ils être les points d’ancrage d’un engagement vers le monde ? Comment les corps mis en position subalterne (c’est-à-dire les minorités raciales, de genre et de classe) dialoguent-ils avec leur environnement, celui de leurs ancêtres ? Comment les corps peuvent-ils transformer la violence, la colère en énergie de révolte émancipatrice ? Comment faire surgir les récits oubliés, enfouis, effacés, cachés ? Comment parler avec les fantômes ? »
Betty Tchomanga, octobre 2022
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- Passerelle Centre d’art contemporain
- 2023
Amours, marguerites et troubadours
- Exposition
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- 17.02.23 → 20.05.23 ExpositionPasserelle Centre d’art contemporain
- Emma Seferian
Cette exposition est le fruit des chantiers-résidence, notre programme annuel de recherche et de production qui invite un.e artiste plasticien.ne du territoire breton à travailler pendant trois mois dans les ateliers du centre d’art. Menée de concert avec Documents d’Artistes Bretagne, association qui valorise et diffuse les œuvres d’artistes de notre région, cette résidence permet à l’artiste de recevoir également un accompagnement critique et technique nécessaire à la production d’œuvres inédites.
C’est dans une atmosphère chatoyante, bienveillante et joyeuse qu’Emma Seferian a fait le choix d’accueillir le.la visiteu.r.se. Le titre, lui-même doux, Amours, marguerites et troubadours, évoque l’épisode final de la saison une de la série télévisée Gilmore Girls qui raconte la relation d’une mère célibataire avec sa fille. Cette cellule familiale monoparentale et la question de l’émancipation des parents ont particulièrement interpellé l’artiste dans cette série feel-good, qui met de bonne humeur. Les mots assez vagues du titre sont autant d’indices sur les orientations d’Emma Seferian. Les amours amicaux, amoureux ou encore familiaux se retrouvent au cœur de l’exposition tout autant que les enjeux de l’art dit « décoratif » et la musique comme moyen de communication.
D’une part, Emma Seferian met en jeu la notion d’héritage culturel, notamment matriarcal. Elle utilise des gestes et des techniques assignés aux femmes dont la tapisserie, le canevas ou la broderie en questionnant leurs usages et leurs histoires. Si auparavant ces travaux étaient utilitaires et fonctionnels – créer des vêtements solides, des éléments de mobilier – aujourd’hui, ces procédés ont basculé dans le champ du loisir créatif ou même de la mode. Ainsi, on assiste à une appropriation culturelle par des classes plus aisées des savoir-faire ouvriers et traditionnels. Ce phénomène est continu et touche tous les domaines. Ce constat n’est pas nouveau : les dominant.e.s s’approprient des codes, des symboliques et des histoires à des fins économiques et de communication. D’autre part, Emma Seferian malmène les fonctions des objets et modifie les caractéristiques que l’on leur attribue : le tapis devient mural, des objets chinés intègrent des œuvres tandis que du fer forgé rustique gagne en légèreté et élégance. En récupérant ces rebus et objets du quotidien, elle tente de rapprocher l’art d’un intime qui lui est propre mais vise l’universel.
Ce n’est donc pas un hasard si les ornementations et les techniques qu’Emma Seferian emploient sont liées à son histoire personnelle. Elle s’inspire notamment de l’art traditionnel d’Arménie, un pays charnière, bercé d’influences perses, asiatiques et occidentales, dont sa famille est originaire. Elle a observé et étudié des manuscrits enluminés du XVe siècle et plus tardifs, produits par des monastères arméniens, piochant des détails de peintures et les intégrant aux siennes, à ses œuvres textiles et ses assemblages. Certaines images chrétiennes de la Renaissance l’ont particulièrement marqué, comme les représentations de Saint Matthieu en train d’écrire dans des paysages urbains souvent confus, des perspectives loupées, mêlant intérieur et extérieur. Emma Seferian reprend ces scènes en effaçant le personnage, créant une série de trois peintures étranges mais chaleureuses où le décor vide devient le sujet unique de l’œuvre. Symboliquement, la religion est remplacée par l’intimité, dans une sensation de bienêtre et d’apaisement. Car l’un des grands objectifs de l’artiste réside en cette recherche de sentiments de confort et de plaisir que l’on trouverait face aux œuvres d’art. La bande sonore diffusée dans l’exposition rappelle le mot « troubadour » du titre et la relation à la musique – Emma Seferian est également DJ – mais surtout renforce cette quête d’une plénitude.
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- Espace d’apparence
- 2023
Paul Ardenne à Brest — Art, ville, vivant, écologie
- Conférence
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- 09.01.23 → 10.01.23 ConférenceEspace d’apparence
En partenariat avec Passerelle centre d’art contemporain et la librairie Dialogues, Espace d’apparence s’associe au département Arts de l’Université de Bretagne occidentale pour inviter à Brest l’historien en art contemporain Paul Ardenne.
Deux jours d’échanges avec les artistes en résidence au sein du projet “De la nature” et les étudiant.e.s, mais aussi deux rendez-vous avec le public autour de ses ouvrages et de ses nombreux sujets d’étude : le corps, l’architecture, l’art dans l’espace public, l’art et l’écologie.
À PROPOS DE PAUL ARDENNE
Après avoir exercé le métier d’agriculteur, Paul Ardenne a entrepris des études de lettres, d’histoire et de philosophie, pour devenir ensuite agrégé d’Histoire et docteur en Arts et Sciences de l’art. Il a enseigné l’histoire de l’art contemporain à la Faculté des Arts de l’université d’Amiens. Collaborateur, entre autres, des revues « Artpress » et « Archistorm », il est l’auteur de nombreux ouvrages ayant trait à l’esthétique actuelle, parmi lesquels « Un art écologique. Création plasticienne et anthropocène » (éd. Le Bord de l’Eau, coll. La Muette, Lormont, 2019). Il est aussi critique d’art, commissaire d’exposition et écrivain.
/////////////////// PROGRAMME
LUNDI 9 JANVIER————————-
DISCUSSION : ART ET VILLE
Université de Bretagne Occidentale (UBO) — Brest
14h30-17h30
Sur invitation
Coordination : Jean-Manuel Warnet, Professeur agrégé de lettres modernes, Maître de Conférences en Arts-Etudes théâtrales, Responsable du Département Arts à l’UBO – Faculté des lettres et sciences humaines — Brest.
Les étudiant.e.s en licence 2 Arts présenteront sous forme numérique (audios, photos, vidéos) des traces de leurs travaux effectués durant le premier semestre lors d’un atelier-recherche sur la thématique “Arts et ville” pour amorcer une discussion avec Paul Ardenne nourrie par sa réflexion sur l’art contextuel.————————-
RENCONTRE LITTÉRAIRE
Librairie Dialogues — Café de la librairie — Parvis Marie-Paule Kermarec — Square Mgr Roull — Brest
18h00
Gratuit
Inscription selon les places disponibles à l’adresse : librairiedialogues.fr/rencontres/a_venir.fr
Modératrice : Marie-Michèle Lucas
L’écrivain et historien en art contemporain parlera de son parcours riche et diversifié en regard de ses écrits, essais et romans.
/////////////////// PROGRAMME À PASSERELLE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN
41, rue Charles Berthelot — Brest
MARDI 10 JANVIER
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ATELIER : REGARDS CROISÉS
14h00-17h00
Sur invitation
Cet atelier sera un moment privilégié d’échange entre Paul Ardenne et les artistes ayant participé au projet “De la nature”.
A travers son expérience, ses connaissances et l’avancée de ses recherches, Paul Ardenne pourra apporter un point de vue éclairé sur leurs recherches plastiques, celles déjà menées lors de leurs temps de résidence en 2022 et celles qu’il.elle.s projettent de mettre en œuvre sur le territoire des Abers cet été 2023.————————-
CONFÉRENCE : ART ET ÉCOLOGIE. NOUVELLES APPROCHES DE LA CRÉATION CONTEMPORAINE
17h30-19h30
Gratuit
Inscription selon les places disponibles via l’agenda : paul-ardenne-a-passerellebrest.eventbrite.fr ou par mail : contact@espacedapparence.fr
L’objet de cette conférence est d’appréhender ce que devient la création contemporaine face aux mutations environnementales actuelles. Comment le champ de l’art réagit-il à la dégradation de la biodiversité, au réchauffement climatique, à la raréfaction des ressources qui font aujourd’hui la une de l’actualité ? Les pratiques plasticiennes sensibles à l’écologie proposent des formes singulières : travail en immersion dans la nature et en prise avec le vivant, utilisation de matériaux recyclés, actions éphémères, création collaborative, esthétique de la responsabilité… Est-ce la promesse d’un âge nouveau de l’art ?
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À PROPOS
L’évènement « Paul Ardenne à Brest » est organisé dans le cadre du projet « De la nature » qui réunit artistes, chercheur.e.s et expert.e.s pour interroger la notion de nature, sa perception, sa représentation et questionner la relation de l’être humain à celle-ci.
SOUTIENS
Le projet « De la nature » est soutenu par le Ministère de la Culture-Drac Bretagne et le Conseil régional de Bretagne. L’évènement « Paul Ardenne à Brest » bénéficie de l’aide de l’UFR lettres et sciences humaines « Héritages & Constructions dans le Texte et l’Image ».