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- La Criée centre d’art contemporain
- 2023
Art is Magic. Une rétrospective de Jeremy Deller
- Exposition
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- 10.06.23 → 17.09.23 ExpositionLa Criée centre d’art contemporain
Art is Magic est la première rétrospective en France du célèbre artiste britannique Jeremy Deller, lauréat du prestigieux Turner Prize en 2004 et représentant de son pays à la Biennale internationale d’art contemporain de Venise en 2013.
Jeremy Deller s’intéresse aux cultures populaires et aux contre-cultures. Les questions sociales, l’histoire, mais aussi la musique, sont au centre des investigations de l’artiste. Teintées d’un discours socio-politique assumé, ses œuvres font un lien entre la culture – vernaculaire ou de masse – et le monde du travail. Ses recherches l’ont mené à explorer l’histoire sociale de son pays et du monde à travers les conflits sociaux de l’ère thatchérienne, le groupe Depeche Mode, le monde du catch, les ferments du Brexit, ou encore l’Acid house et le mouvement rave, avec le souci constant d’impliquer d’autres personnes dans le processus créatif.
L’exposition Art is Magic dresse un large panorama de l’œuvre de l’artiste des années 1990 à aujourd’hui à partir d’une quinzaine de projets et œuvres majeurs qui ont ponctué son parcours. Elle sera, par ailleurs, l’occasion de publier le premier ouvrage rétrospectif du travail de l’artiste en langue française.
Une rétrospective en trois lieux
Le Musée des beaux-arts livre un panorama de sa création depuis les années 2000, avec des dispositifs qui combinent performance, vidéo et installation. Les œuvres Valerie’s snack bar et Speak to the earth and it will tell you explorent ce qui cimente la solidarité et la complicité entre habitants – le fameux « lien social ». The Battle of Orgreave et Putin’s happy s’offrent comme des instruments d’investigation pour questionner les luttes politiques et leur traitement médiatique, qu’il s’agisse de conflits sociaux de l’époque thatchérienne ou des débats plus récents sur le Brexit.
On retrouve cette inscription dans l’histoire politique, sociale, de l’art, etc. – à La Criée centre d’art contemporain, avec Warning Graphic Content, ensemble qui réunit les œuvres imprimées et les affiches de Jeremy Deller de 1993 à 2021, soit plus d’une centaine de pièces. En écho, dans le diaporama Beyond the White Wall, Jeremy Deller raconte, en voix off, les projets qu’il a réalisés dans l’espace public et qui floutent les frontières entre l’espace de l’art et l’espace social.
Le parcours au Frac Bretagne présente Jeremy Deller comme le grand observateur de la culture vernaculaire au Royaume-Uni. Réunissant dessin, peinture, cinéma, performances, costumes, décoration, opinions politiques et humour, ainsi qu’objets étonnants, Folk Archive (2005 avec Alan Kane) célèbre l’activité d’un large éventail de loisirs et d’activités britanniques, et démontre que l’art populaire en Grande Bretagne est à la fois répandu et vigoureux. En pendant de cette installation, trois œuvres filmiques traitent également de l’appropriation culturelle populaire : English Magic (2013), Everybody in the Place: an Incomplete History of Britain 1984-1992 (2018) et Our Hobby is Depeche Mode (2006 avec Nick Abraham).
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- La Criée centre d’art contemporain
- 2023
GRAND AIR
- Exposition
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- 04.02.23 → 14.05.23 ExpositionLa Criée centre d’art contemporain
La Criée centre d’art contemporain invite, en partenariat avec le Centre culturel suisse, l’artiste suisse Judith Kakon pour sa première exposition personnelle en France.
Judith Kakon, dont le travail porte sur les porosités entre l’espace public et l’espace de la galerie, ainsi que sur les questions de réemploi, de circulation et d’usage, expose à La Criée, après les fêtes, une partie des lumières de Noël de la Ville de Rennes. Les décorations sont exposées en sommeil, c’est-à-dire éteintes et rangées sur des racks. Ces derniers, inspirés des racks de rangement d’entrepôts, sont conçus par l’artiste comme des artefacts entre sculptures et objets utilitaires. L’exposition floute ainsi les frontières entre réserve et galerie, mais aussi entre l’intérieur et l’extérieur, entre le beau et l’utile. Déplacés de leur contexte habituel, les objets du patrimoine urbain apparaissent sous un jour nouveau aux visiteurs et visiteuses (métamorphose de la forme et de l’usage). Certain·es ont surement parfois rêvé à ce que devenaient les lumières de Noël une fois les fêtes passées.
Ce déplacement reconfigure également le centre d’art et les attendus d’une exposition : ici ce n’est pas l’art qui sort de ses murs pour occuper l’espace public, mais les rues du centre-ville qui s’infiltrent dans le white cube. Cette reconfiguration nous amène à nous interroger sur ce que nous regardons : Est‑ce qu’une étagère peut-être une sculpture ? Quelles sont les qualités plastiques des lumières de Noël ? À quels modèles empruntent‑elles et que disent-elles de la circulation des formes ?
Par ailleurs, le projet de Judith Kakon résonne doublement dans le temps présent : il s’agit d’un projet de production qui utilise des ressources locales, en réemploi ; à l’heure des restrictions énergétiques ces lumières endormies brillent d’une charge symbolique forte.Dans le cabinet jouxtant la salle principale, l’exposition GRAND AIR se prolonge avec un accrochage d’œuvres sur papier. Les différentes séries exposées rendent compte des préoccupations de l’artiste : la transformation d’une forme ou d’un motif standardisé (un parapluie, l’étiquette d’un colis postal, etc.) en un objet artistique unique, l’articulation entre expériences individuelles et contextes normatifs, la polysémie et fluidité des images.
Avec GRAND AIR, l’art subtilement politique de Judith Kakon nous offre de regarder les objets, les flux et les relations de notre monde globalisé en déplaçant nos perspectives et géographies habituelles, en nous interrogeant sur ce qu’il y a derrière et à côté de que nous tenons pour vu.