Huelgoat (29690)

Informations Pratiques

méandres

Exposition

27.04.24 → 01.09.24
L’instant et son ombre

Julie Aybes, Anaïs Boudot, Gabrielle Decazes, Thomas Hauser, Brigitte Mouchel

Thomas Hauser, “Emma, The Wake of Dust”, 2017

« Les images ne sont ni les purs fétiches intemporels que prône l’esthétique classique, ni les simples chroniques figuratives que prône l’histoire de l’art positiviste. Elles sont des montages de temporalités différentes, des symptômes déchirant le cours normal des choses. Quand l’image survient, l’histoire se “démonte”, dans tous les sens du mot. Mais, alors, le temps se montre, il s’ouvre dans toute sa complexité, dans son montage de rythmes hétérogènes formant anachronismes. » (Georges Didi-Huberman, Devant le temps, 2000)

 

L’instant et son ombre présente le travail de cinq artistes : mixages de temps et de lieux — montages, assemblages, superpositions, strates — sans hiérarchie, sans chronologie.
Mélanges et fragmentations, juxtapositions d’éléments de pensées, de récits, d’imaginaires comme dans un monde dont il ne resterait que des éclats, que les artistes recueillent, disposent, laissant aussi vides, lacunes ou effacements.

Fragments témoins d’une temporalité parcellaire, insaisissable, mouvante.
Assemblages qui creusent la mémoire, les formes et les représentations par le déphasage et l’anachronisme, qui évoquent un temps non linéaire, dialectique, avec des retours intempestifs de formes et de contenus.

Œuvres troublantes et déroutantes qui jouent des rapports entre précision, indistinction et émotion. Non pas pour créer du chaos, de la confusion, mais pour une dynamique de décentrement, de débordement, de décadrage.

De tout cela naît un savoir nouveau. De ce moment où la raison abdique et où la fragilité du monde apparaît.
Il s’agit “d’irrationnaliser” le monde et, ainsi, d’ouvrir des possibles à la pensée.

 

« Une photo est venue, s’est soulevée, ou s’est extraite, a surgi. […] Avec aussitôt, il faut le noter, un pouvoir d’appel de cette photo en direction d’une autre, non identifiée mais formant derrière la première comme un estuaire obscur. Et lorsque j’ai compris vers quoi, vers quelle autre image la première, celle qui donc avait surgi, faisait signe, j’ai vu s’ouvrir un écart : l’espace d’un livre, toute une affaire à raconter, celle du chemin allant de l’une à l’autre — une histoire d’ombres brûlées, de temps suspendu, avec la possibilité de voir revenir, mais alors secoués, les vieux schèmes de la présence et de l’absence, de la masse et du détail, du temps filé, ou filant, et du temps stoppé net. Toute la dramaturgie de ce qui porte l’essence de l’image. L’histoire d’un glissement de (ou dans) la pensée. » (Jean-Christophe Bailly, L’instant et son ombre, 2008)

 

(merci à Jean-Christophe Bailly pour L’instant et son ombre)

 

 

en écho à l’exposition :

  • vendredi 26 avril, 18h30 : vernissage gourmand en présence des artistes
  • vendredi 19 juillet, 18h30 — décentrements : Recours à la nuit, enquête poétique, conversation avec Virginie Gautier (écrivaine)
  • vendredi 9 août, 18h30 — entremêlements : lectures de textes contemporains par Sophie Hoarau (comédienne, dès lors)
  • vendredi 23 août, 18h30 — cillements : projection du film La Jetée, de Chris Marker (1962)

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

  • de 14h à 18h30
    avril / mai / juin : les samedis, dimanches & jours fériés
    juillet / août / septembre : tous les jours, sauf les mardis
  • 27 rue du Pouly, 29690 Huelgoat
  • entrée libre
  • Vernissage le 26.04.24 à 18h30