Rennes (35000)

Informations Pratiques

La Criée centre d’art contemporain

Exposition

21.05.22 → 28.08.22
Katia Kameli, “Le Cantique des oiseaux”

Katia Kameli, “Paon” (détail), aquarelle sur papier, 2022 – Katia Kameli © Adagp, Paris, 2022 – identité visuelle © Lieux Communs

 La Criée centre d’art contemporain présente Le Cantique des oiseaux, exposition chorale et nouvelle production de Katia Kameli, dans laquelle l’artiste propose une variation, composée de céramiques musicales, d’aquarelles et d’un film, autour du célèbre texte éponyme du poète perse Farîd-ud-Dîn ‘Attâr. Avec Le Cantique des oiseaux, Katia Kameli poursuit son cheminement entre les cultures et se frotte à la terre, un matériau nouveau pour elle.

 Le texte d’Attâr (1174-1248) chante le voyage de milliers d’oiseaux en quête de Sîmorgh, oiseau fabuleux et figure centrale de la mythologie perse. Il s’agit d’un voyage initiatique, symbolique et spirituel, à travers les sept vallées successives du Désir, de l’Amour, de la Connaissance, de la Plénitude, de l’Unicité, de la Perplexité, du Dénuement et de l’Anéantissement. Guidés par la Huppe, symbole de la sagesse, seuls trente oiseaux parviennent à la fin du voyage.

Katia Kameli s’est progressivement intéressée à ce texte majeur de la culture orientale à travers différentes traductions françaises : celle d’Henri Gougaud d’abord, celle de Jean-Claude Carrière ensuite et enfin celle, récente, de Leili Anvar, à laquelle elle emprunte son titre.
Avec cette reprise du texte d’Attâr, l’artiste poursuit son exploration des récits, de leurs traductions successives, de leurs flux, ainsi que de l’épaisseur et de la polysémie qu’ils y gagnent.
Elle s’intéresse par ailleurs à la dimension spirituelle du récit d’Attâr, à la quête intérieure qui s’y déploie à travers la figure de l’oiseau, animal qui relie la terre au ciel et dont le langage nous est à la fois si familier et si mystérieux.

La traduction du Cantique des oiseaux que propose Katia Kameli est sensuelle et pluri‑sensorielle. Elle se décline en une série de céramiques, qui prennent la forme de quelques-uns des oiseaux du poème : la huppe, le paon, le rossignol, le héron, etc.
Ces sculptures sont aussi des instruments de musique. On entend leur chant dans le film qui les accompagne et dans lequel une procession de musiciens les activent, ainsi qu’à l’occasion de performances, qui viennent faire résonner l’espace d’exposition.
Des aquarelles, dont certaines ont servi de dessins préparatoires aux céramiques, complètent cet allegretto. Leurs inspirations sont multiples, des miniatures perses aux sculptures minoennes, en passant par Valentine Schlegel ou Asger Jorn. Réalisées sur des papiers de différents formats, certaines sont entourées de cadre en terre ; elles se situent à la croisée d’un art savant et d’un art populaire. Comme les sculptures, elles ont à voir avec la naissance et la mémoire du geste.

Avec Le cantique des oiseaux, Katia Kameli propose une nouvelle expérience de la traduction – d’une œuvre dans une autre, d’un art dans un autre, d’un medium dans un autre, de l’indicible dans le visible, etc. –, productrice à la fois d’écarts et de mêlées.

 On n’invente rien, on réinterprète toujours dans une autre langue. Katia Kameli

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

  • Commissariat : Sophie Kaplan
  • Production : La Criée centre d’art contemporain et l’Institut des Cultures d’Islam, Paris
  • programme et évènements : la-criee.org
  • Vernissage le 20.05.22 à 18h30