Rencontre
Participation à la journée sur inscription, par ici : https://frama.link/designsecretionsinscription
Pendant des décennies, les designers semblent avoir travaillé pour des usagers dont les corps jamais ne devaient sécréter. Grâce aux “pulsairs” et autres brise-soleil conçus par Le Corbusier, les chemises du Modulor ne risquaient pas, elles, d’être auréolées. Josephine, la femme américaine moyenne inventée par Henry Dreyfuss, n’était pas inquiète de son aménorrhée. Embarqués très tôt dans la course vers le confort, les designers – d’objets comme d’interfaces – ont contribué à l’invisibilisation de nos sécrétions, jugées rebutantes, et par là même à la normalisation de nos cadres de vie, de nos moeurs, de nos rapports de genre…
Aujourd’hui, de la gigantesque infrastructure des égouts au plus intime des dispositifs contraceptifs en passant par le mécanisme de la chasse d’eau dont est tributaire l’habitabilité même du gratte-ciel, partout, “l’utopie d’un corps incorporel” craque. Lors de cette journée d’étude, des designers, artistes, anthropologues s’immisceront dans ces récentes brèches et ouvriront, pour les corps qui sécrètent, de nouvelles perspectives.
Programme non-détaillé :
9h30 – Accueil
9h45 – “ô ironie des sécrétions !” : introduction à la journée d’étude. Par Tony Côme (historien du design)
10h15 – Faire salon ou faire pipi : comment améliorer les sanitaires des collèges ? Par Agathe Chiron (designer)
10h45 – Métabolisme urbain et corporéités : la miction féminine en perspectives. Par Marine Legrand (anthropologue) & Louise Raguet (designer)
11h30 – Eaux usées, égouts et égoutiers : une approche anthropologique. Par Agnès Jeanjean (anthropologue)
12h – Questions, échanges avec le public
12h30 – Pause déjeuner
14h – Figures morveuses : de Jean sans Peur à Marcel Wanders. Par Thibault Philip (étudiant en design)
14h30 – Prolégomènes à une histoire de la sueur. Par Juliette Pollet (conservatrice du patrimoine)
15h – 28 jours plus tard : d’une pensée queerisée de la gestion des règles à la promesse d’un genre fluidifié par le design. Par Saul Pandelakis (théoricien du design)
15h30 – The Great Hold up ! : problématiques de design et de représentation autour d’une méthode contraceptive par remontée testiculaire. Par Pauline Simon (artiste et chorégraphe), Lucile Sauzet (designer) & Maxime Labrit (infirmier)(vidéo)
16h15 – Questions, échanges avec le public.
17h – Crachoirs : formes pour l’informe. Inauguration de l’exposition dans le Cloître de l’EESAB-site de Rennes
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