Publication
Ludovic Chemarin©
KENTIA
Ludovic Chemarin©
Rennes, Éditions Incertain Sens, 2020.
Avec les textes de Pierre-Olivier Albano, Ludovic Chemarin©, Laurence Corbel, Émeline Jaret et Nathalie Leleu.
126 pages, dos carré cousu collé, couverture à rabats, impression offset couleur, 24 x 17 cm.
70 illustrations couleur.
Dépôt légal septembre 2020, 800 exemplaires.
ISBN 978-2-914291-90-3, 19 €.
En 2005, Ludovic Chemarin décide de mettre fin à sa carrière d’artiste. En 2011, Damien Béguet et P. Nicolas Ledoux se proposent de la réactiver en lui rachetant son nom sous la forme d’une marque et l’intégralité des droits patrimoniaux de son œuvre. Ludovic Chemarin© voit ainsi légalement le jour comme une personne morale de droit privé et comme la cheville ouvrière d’une fiction artistique conforme aux codes économiques, juridiques et sociaux du monde de l’art. En produisant des œuvres et des expositions sous cette appellation, Ludovic Chemarin© devient un acteur critique du réseau institutionnel et du marché de l’art, qu’il infiltre pour en interroger les enjeux et en tester les limites. Dès lors, les conditions de la vie et de la mort des œuvres d’art, l’institution muséale et ses mécanismes, ou encore l’identité et le statut de l’artiste, constituent autant d’axes de recherche d’un projet en perpétuelle autoanalyse. « Faire art sans faire de l’art » : le programme de Ludovic Chemarin© réactualise la critique du système de l’art engagée par les artistes conceptuels et appropriationnistes de la fin des années 1960 aux années 1980 et dispose, pour ce faire, d’une panoplie d’attributs, d’outils ou d’usages appartenant à l’artiste contemporain générique.
Dans cet ensemble, le kentia – appartenant à la famille des palmiers – tient une place privilégiée. Plante fétiche de Ludovic Chemarin©, il est en effet un motif récurrent dans plusieurs de ses productions, un objet d’étude particulier et une affiliation directe avec deux artistes références : Marcel Broodthaers et Philippe Thomas.
Cet ouvrage largement illustré, à mi-chemin entre le livre d’artiste, l’essai et le catalogue, entend donc explorer cette réminiscence du kentia sur plusieurs registres : comme une espèce végétale, possédant ses propres caractéristiques ; comme un accessoire, utilisé dans l’aménagement mobilier ou dans les dispositifs d’exposition ; et comme un symbole, nourri par l’histoire de l’art et les œuvres qu’elle a générées. Le kentia devient alors un archétype ou un nouvel artifice dans le spectacle de l’art : une plante, d’apparence sans qualité, qui divertit et décore les salles d’exposition autant que les tableaux, les foires d’art autant que les installations, les salons des collectionneurs autant que les salles d’attente.
SOMMAIRE
Note de l’éditeur
“Les kentias et les marges invisibles de l’institution”
Chapitre 1 / Le kentia comme espèce végétale
Pierre-Olivier Albano : “Le kentia : origine, botanique et culture”
Chapitre 2 / Le kentia dans l’histoire de l’art
Nathalie Leleu : “Histoires d’un stipe”
Chapitre 3 / Le kentia chez Marcel Broodthaers
Laurence Corbel : “Planter le décor, ou comment ne pas faire du palmier une œuvre d’art”
Chapitre 4 / Le kentia chez Philippe Thomas
Émeline Jaret : “Le décor chez Philippe Thomas ou le « double jeu de la mise en scène »
Chapitre 5 / Le kentia chez Ludovic Chemarin©
Damien Beguet & P. Nicolas Ledoux : “Kentia, une plante sans qualité ?”
Biographie des auteurs
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