Exposition
Marc Didou
Marc Didou (1963, né à Brest, vit et travaille à Lesneven‑FR et Rossiglione‑IT) est rentré à l’école des beaux-arts de Brest pour peindre et dessiner mais dès sa sortie, il a renoué avec le métal qu’il manipulait depuis l’enfance dans l’atelier de son père, ferronnier. Retrouver la matière, le tangible, ‟cette matière indocile”, qui a besoin de l’air et du feu, du marteau, pour prendre forme, comme un retour à l’origine. Un choix conforté par la rencontre avec le sculpteur américain Mark di Suvero (1933, né à Shanghai) à Brest puis à New-York qui l’a ouvert à l’espace public et au monumental. Enfin, il y a l’Italie où il a vécu et continue d’y montrer son travail, avant de vivre et de travailler à nouveau à Lesneven.
Ce retour à l’origine, dans tous les sens du terme, est aussi un retour à la nature, celle qui nous entoure mais aussi celle des Atomistes de l’Antiquité grecque – un courant philosophique et physicien affirmant que la matière est discontinue et composée d’éléments insécables – dont il retient la poésie et cette ‟vision de l’invisible”. Rien ne se perd, tout se transforme et ce qui arrive était déjà là, comme la larve et la chrysalide dans le papillon.
De l’abstraction aux formes naturelles, entre réel et illusion, la création commence par une mise à plat et une déconstruction des éléments. Elle naît du rebut industriel, du fragment et du dispositif mis en place, le principe de l’organique avec la série des « Plasma », le maillon de la chaine, le miroir et les « Anamorphoses » ; un tuyau de pipeline ouvert et retourné est rendu à l’arbre. Par la découpe, l’assemblage et la soudure, le sculpteur rejoue les cycles de la vie dans une matière qui résiste.
Les titres à la fois poétiques et descriptifs de l’exposition ont été choisis par l’artiste. Un verbe, Transformât, à l’imparfait du subjonctif sert d’énoncé pour le plaisir de la narration et l’idée d’un passé et d’une action toujours en cours. Les bas-reliefs de la série Ouvrefer résultent du geste de couper en deux le métal et du hasard des formes, qu’il s’agira d’agencer. Reversus et Ana-morphé approchent le réel et son double enfoui, l’apparition de la forme et du point de vue, métaphores de la pensée en acte de l’artiste.
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