Exposition

05.03.16 → 01.09.16
Nicolas de Crécy

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En collaboration avec le Fonds Hélène & Edouard Leclerc, Landerneau

Commissaires : Keren Detton et MEL PUBLISHER / Lucas Hureau

Afin d’accroître le rayonnement de l’art contemporain en Bretagne, Le Quartier – centre d’art contemporain de Quimper – et le Fonds Hélène & Édouard Leclerc (FHEL) de Landerneau ont décidé d’unir leurs efforts. Dans le cadre de ce partenariat, le FHEL accueillera chaque année une exposition proposée par Le Quartier. Dès le 5 mars, c’est le FHEL qui propose à Quimper une exposition exceptionnelle avec Nicolas de Crécy.

Dessinateur de talent, Nicolas de Crécy a construit dans ses livres un univers à la fois étrange et poétique à l’humour absurde et souvent acerbe. Dans ses ouvrages, nourris par le surréalisme et la mélancolie, il détourne les codes narratifs en explorant différents genres et techniques tandis qu’il développe en parallèle de nouvelles œuvres – peintures, sculptures, gravures… – offrant une lecture originale de la destinée des frères Wittgenstein.

L’exposition, conçue en deux volets, propose un parcours rétrospectif englobant ses premiers succès comme Foligatto, paru en 1991, et présente l’étendue de ses expériences graphiques et stylistiques avec notamment Le Journal d’un fantôme, autobiographie d’un dessin qui adresse de manière drôle et cinglante l’autorité du geste artistique ou La République du Catch qui épouse les codes du manga japonais. Du scénario baroque et onirique (Le Bibendum céleste) au récit satirique et grinçant (Léon La Came), en passant par la fable muette (Prosopopus) et le conte loufoque (Salvatore), Nicolas de Crécy n’a cessé de repousser les frontières de la bande dessinée, tout en affirmant un style très singulier. L’exposition se veut une véritable plongée dans la fabrique du dessin, ses techniques (encre de Chine, aquarelles, crayons…) et ses processus (story-board, esquisses, retouches).

La seconde partie de l’exposition est gardée par un personnage en trois dimensions directement issu de l’un de ses dessins. Une tête posée sur un guéridon toise le visiteur, présence muette et inquiétante, qui semble inverser le régime des regards. C’est l’œuvre qui nous regarde !

Nicolas de Crécy s’est passionné pour la vie de Paul Wittgenstein (1887-1961), fils d’un grand industriel viennois, frère du célèbre philosophe et pianiste virtuose que la Première Guerre mondiale a amputé de sa main droite. Il est connu pour avoir commandé aux plus illustres compositeurs de l’époque (Benjamin Britten, Hindemith, Prokofiev) des œuvres musicales comme le célèbre concerto pour la main gauche de Ravel. « Le manchot mélomane », titre donné à ces nouvelles productions, est un portrait en creux qui interroge le manque et la disparition, la folie et la création, la filiation. Les paysages enneigés autrichiens accompagnent l’évocation du corps fragmenté et imaginaire. L’effacement des frontières entre l’intérieur et l’extérieur, par l’évocation de sons, de masques et de fantômes, délivre une expérience sensible de l’ineffable.