Rennes (35000)

Informations Pratiques

La Criée centre d’art contemporain

Exposition

24.09.22 → 23.12.22
Charbel-joseph H. Boutros, “The Sun Is My Only Ally”

Charbel-joseph H. Boutros, “Waxed Melody”, 2022
guitare électrique, bougies votives, espoirs, rêves

courtesy de l’artiste – photo : graysc et Charbel-joseph H. Boutros

 Après s’être levée à l’Est (à Home Works 8 / Beyrouth art center en 2019, sous un autre titre), puis avoir trouvé son zénith au Nord (au S.M.A.K Gand en 2020), l’exposition The Sun Is My Only Ally de Charbel-joseph H. Boutros termine sa course à l’Ouest, à La Criée centre d’art contemporain. Comme le soleil.
Pour Rennes, Charbel-joseph H. Boutros rassemble un ensemble d’œuvres abstraites et poétiques qui composent un environnement – une géographie – dans lequel les histoires intimes s’enchâssent avec celles de l’art, du lieu ou du cours de l’histoire, le temps présent avec les traces du passé et les composants du réel avec l’alchimie des rêves.

 La variation rennaise de The Sun Is My Only Ally se déplie autour d’un espace central – qui enclos et prolonge les expositions précédentes – et d’espaces satellites, échos de nos amours qui muent et de nos rêves chaque nuit recommencés. À l’intérieur de cet ensemble, les œuvres de l’artiste rendent tangibles des perceptions physiques, mentales ou sentimentales le plus souvent fugaces ou insaisissables.

 « Une œuvre d’art n’est pas juste une œuvre accrochée au mur ou une sculpture qui s’installe dans une exposition. Une œuvre doit prendre en considération tout le large contexte qui l’entoure […] Pour moi, une exposition est un lieu magique, une nouvelle géographie qui reformule la réalité. De même, elle reformule et recanalise le milieu de l’art lui-même : tout devient matière première, du commissaire de l’exposition au premier visiteur qui la pénètre, au soleil qui l’éclaire jusqu’au musée lui‑même et au marché de l’art. »*

 Les versions précédentes de l’exposition, à Beyrouth et à Gand, ont été victimes des crises (politique, sanitaire) qui configurent notre présent : la première n’a été ouverte que le soir de son vernissage, la seconde a dû fermer un mois après son ouverture, puis a été prolongée. Celle de La Criée a, quant à elle, été repoussée d’un an. Elle porte donc en elle l’écho des remugles de l’histoire, autant que celui des longues rêveries qui l’ont fait patienter.

Charbel-joseph H. Boutros : […] C’est quoi, pour toi, une exposition idéale ?

Sophie Kaplan : Je dirais que c’est une exposition où seraient présentes à la fois les pensées profondes et l’expérience de la beauté […]

CJHB : Il y a une phrase qui me revient, mais dont j’ai oublié le nom de l’auteur, qui dit : « Quand le mystère est trop impressionnant, on n’ose pas désobéir. » Je crois qu’une œuvre doit créer ce mystère et c’est pareil pour une exposition. […] . C’est un peu comme cela que je conçois une exposition « idéale » : c’est une exposition qui propose une nouvelle réalité au visiteur, une alternative au réel […]. J’aime penser une exposition comme une nouvelle géographie, qui obéit à ses propres lois. Cette nouvelle géographie / exposition devrait être une plongée poétique intense pour le visiteur… Cette rencontre devrait pouvoir dévier le cours des choses dans la vie de quelqu’un.

SK : […] Je partage avec toi cette idée (cette conviction, cette utopie) d’une exposition qui puisse changer la vie de celui ou celle qui la traverse autant qu’il ou elle est traversée par elle. Une exposition qui changerait la vie au sens où elle changerait la façon de regarder, de ressentir. Au sens où elle élargirait la beauté.*

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES

  • Vernissage le 23.09.22 à 18h30